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kteVieLaMachine
11 avril 2020

Dimanche de Pâques homélie Père Evariste

" Dans notre Credo nous disons : Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu né du Père avant tous les siècles…Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa Passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au Ciel… !

J’ai préparé ce petit mot sur Pâques  « fête de notre foi établie solidement en Jésus-Christ ressuscité », en imaginant devant moi, la personne qui m’avait dit, le Mercredi des Cendres : Je ne crois pas que Jésus soit le fils de Dieu et je ne crois pas que ce même Jésus soit ressuscité ! Cette personne de 30 ans n'est pas une exception. Elle rejoint un grand nombre de personnes de sa génération qui reconnaissent ne pas croire à la Résurrection du Christ. Et, apparemment, des chrétiens, beaucoup plus nombreux encore, s'ils croient à la Résurrection de Jésus, ont bien du mal à en rendre compte à eux-mêmes, aux autres, et parfois préfèrent ne pas trop y penser. Pouvons-nous rendre compte de notre foi en larésurrection du Christ ?Eh bien ! prenons le temps d’y réfléchir.

 Après sa mort, Jésus s'est rendu présent de façon absolument réelle mais absolument mystérieuse. Les apôtres ont su qu'après sa mort, Jésus était vivant, car Lui-même s'est rendu présent à eux de façon privilégiée. Tous les évangélistes s'emploient à le dire. Et tous les récits d'apparitions racontés dans les évangiles insistent sur cette présencebien réellemais mystérieusedu Ressuscité.

Les quatre évangélistes, souvent assez différents, commencent de la même façon leur dernier chapitre, celui de la Résurrection : Le premier jour de la semaine. C’est à l’aube de ce premier jour que naît la foi pascale, notre foi.

Ce ne furent d’abord que des étonnements dans l’ombre (Il faisait encore sombre, note Jean le précis et le chercheur de symboles), puis une agitation d’amour. Lui, Jean, le disciple que Jésus aimait, a bien soin de mettre en valeur une autre préférée, Madeleine : foi et amour sont étroitement liés. Arrivés à la fin des quatre Evangiles, s’il y a pour nous une chose claire et sûre c’est bien la certitude que toute notre vie repose sur ce binôme foi-amour.

Madeleine voit la pierre enlevée, elle court avertir Pierre et Jean, et elle leur dit quelque chose de si terrible au sujet de Jésus que l’idée de mort s’alourdit encore : « Je ne sais où ils l’ont mis. » Elle ne pense plus qu’à un cadavre, un objet. Si près de ce qui va être notre foi, nous sommes encore devant un abîme infranchissable.

Mais Pierre et Jean courent, ils découvrent les premiers signes d’ « autre chose » : le tombeau vide, les bandelettes et le linge de tête soigneusement roulés. C’est le choc ! Pierre reste encore perplexe.

Plus intuitif que Pierre, Jean fait l’immense pas de foi : Il vit et il crut. L’évangéliste insiste sur ce fantastique Il crut qui va désormais séparer deux mondes, avant et après la Résurrection : Jusque-là ils n’avaient pas encore pu comprendre que l’Ecriture annonçait cette Résurrection. 

Voir, comprendre, croire sont les mots clés de la naissance de notre foi. L’Evangéliste dit de lui-même : Il vit et il crut.  Il racontera que Madeleine a dit : J’ai vu ! Puis les disciples voient et enfin Thomas voit et croit.

Mais le Ressuscité proclame alors la grande béatitude : « Heureux ceux qui croiront sans avoir vu. » C’est la chance qui nous est offerte : un long fleuve de foi nous relie à ce matin de la Résurrection. La foi n’est pas une méditation sur Dieu, elle est un don de Dieu qui nous ouvre à ce que les premiers croyants ont vu et compris : le tombeau vide, les apparitions de Jésus ressuscité, et le témoignage de l’Ecriture.

Un don de Dieu, mais une bataille d’homme. Dès ses débuts, la foi a dû se dégager de l’ombre, des hésitations et des lenteurs à comprendre. « Je ne sais pas », dit Madeleine, c’est le premier mot du matin de la foi. « Ils n’avaient pas compris», soupire Jean, et Jésus houspillera les pèlerins d’Emmaüs : « vous ne comprenez donc pas ? Que vous êtes lents à croire ! »

Pour la plupart, nous avons reçu facilement la foi et nous sommes restés dans la facilité passive. Ben, oui, je suis un chrétien, et même pratiquant.  Mais l’air que nous respirons est mortel pour nos croyances et notre pratique. Dans un climat de profit et de consommation, dans la permanente agression des scientifiques, des psys et des comiques-télé, croire à la Résurrection exige une culture de la foi. Des parents se désolent devant les abandons et demandent comment mieux transmettre la foi. La première réponse est une question : quelle force de foi, quelle intelligence de la foi avons-nous à transmettre ?

Une réflexion sur ce point nous donnera peut-être envie de mieux connaître la Bible et de suivre la mise à jour de la foi dans les enseignements de l’Eglise. Elle reste bien la foi du matin de Pâques mais elle ne cesse de s’enrichir par les manières de la vivre dans des cultures différentes. Il ne suffit pas de chanter Alléluia ! Le Christ est ressuscité ! Il faut voir ce que cela entraine comme conséquences dans le monde entier et dans notre propre vie.

Ce qu’on chante dans la veillée pascale est vrai ! La mort-résurrection de Jésus nous donne le pouvoir de vivre à fond tout ce que nous avons à vivre : travail, prière, apostolat, soucis, maladie, conflits, solitude, vieillesse, confinement… En tout cela, par la vie que le Christ nous a gagnée, nous pouvons être vainqueurs. Chanter Christ est ressuscité, c’est croire que désormais le Christ peut tout pour nous. C’est de lui, désormais, que nous tenons notre vie.

Si Jésus le Vivant nous fait vivre, nous les baptisés, ressuscités avec lui, soyons des porteurs de vie. Les occasions ne manquent pas et l'attente est immense : ne pouvons-nous pas relever quelqu'un en luttant avec lui contre son désespoir et en lui redonnant le goût de vivre ? Donner notre attention, notre amitié, notre tendresse humaine à celui ou celle que la vie écrase, n'est-ce pas faire vivre?  - Un accueil, un service, un pardon donné ou reçu, une main tendue pour remettre debout peuvent opérer un miracle de renaissance.  Et une parole de foi dite sans esprit de supériorité mais comme un partage est une invitation à rencontrer le Ressuscité de Pâques.  Sur les sentiers de notre existence humaine et chrétienne, nous sommes les témoins de la Résurrection, Signes vivants. Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères. Telle est notre première mission de baptisés."

croix lumière

 

 

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