homélie de Père Evariste pour dimanche 3 Mai

Je suis la Porte !

L’Evangile de ce 4^e dimanche de Pâques nous fait comprendre que la Résurrection du Seigneur est nécessaire au destin de l’homme et engage chacun dans une attitude concrète et fort exigeante.

L'observation de la nature peut nous aider à accueillir dans la foi les vérités les plus profondes. Dans cet Evangile, saint Jean nous invite à observer la vie d’une bergerie. La bergerie n’a qu’une porte. En passant par cette porte, les brebis entrent, sortent et trouvent leur nourriture. Jésus nous dit « Je suis la porte des brebis » …la seule, l’unique porte !« Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits » C’estavecun tel absolutisme choquant pournotre mentalité moderne, avide de tolérance, soucieuse de pluralisme, que Jésus affirme son exclusivité dans la communication du salut !

Jésus est la seule porte de salut possible ; tout le monde,pour être sauvé, devra accepter de passer par lui.Personnen’en est dispensé, même ceux qui le rejettent etqui se croient investis d’une autorité ou d’une compétence spirituelle dans la communauté des croyants, comme les pharisiens, par exemple.

Cet enseignement est important et urgent. Sommes-nous réellement persuadés qu’il n’y a pas d’autre guide, d’autre maître, d’autre passage possible pour l’homme que le Christ ?Certains chrétiens, dans un désir d’œcuménisme mal compris, de tolérance mal équilibrée, ou de confusion généralisée des valeurs, refusent de proclamer cette vérité essentielle.Pourtant, Jésus est tout à fait clair dans ce qu’il nous dit aujourd’hui. Il n’y a pas plusieurs portes de salut. Il n’y a pas plusieurs passages possibles. Il n’ya qu’une vérité, c’est lui-même.

C'est incroyable! Nous finissons par oublier cela : Jésus Christ, l’unique Portedela vraie vie ! Par là,chrétiens, noussommes, parmi tous les chercheurs de Dieu, les privilégiés qui avons trouvé la Porte la plus sûre : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. » Il convient de préciser qu’il dépend de chacun de nous que cette porte ouverte sur Dieu ne s’ouvre pas seulement au dernier jour, à l’heure de notre mort. L’Evangile est cette chance que nous pouvons saisir pour la pousser, dès maintenant !

En fonçant dans l’Evangile, nous nous trouverons nez à nez avecJésus Christ ; nous réentendrons ses paroles fortes, profondes et exigeantes qui donnentla vie.« Moi, Je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance ! » Là, finalement, est le cœur de la mission de Jésus. Il vient se donner lui-même, pour que nous ayons la vie. Notre histoireest remplie des témoignages des millions de gens que l’Evangile a transformés. Dans toutes les pages, d’une façon ou d’une autre, Jésus Christ vivant, présent, dit à n’importe quel homme : tel que tu es, tu peux vivre beaucoup plus intensément. Et pas demain ! Quand onvoit bien cela onpeut plus facilement penser à l’Evangile comme à une Bonne Nouvelle et communiquer autour de soisa conviction.

Les non-croyants s’étonnent : « les chrétiens ont le livre qui leur dit tout, et ils le connaissent si mal ! » Les Ecrituresne sont efficaces que dans la mesure où elles sont connues et annoncées ! Cela nous concerne tous. Les étudions-nous sans relâche ? Avons-nous envie de les faire connaitre ? D’êtreleurs proclamateurs ?Ces questions attendent les réponses ! Et nous pouvons saisir ce mois de mai, mois de Marie, pour nous décider !

Comme nous en avons l’habitude, chaque annéeen ce mois de Marie, investissons-nous un peu plus encore dans la prière du Rosaire ; par l’intercession de la Vierge, supplions le Seigneur pour les vocations.

En priant pour les vocations, sentons-nous renvoyé à notre propre anémie missionnaire. Ou peut-être à nos peurs. Nous vivons parmi des hommes et des femmes qui ne le voient pas et nous faisons comme si nous n’étions pas, nous, des voyants.

Par l’intercession de la Vierge Marie, que l’Esprit Saint réveille en nousl'ardeur missionnaire pour que nous soyons des vrais apôtres qui savent porter au monde la charge explosive de l’Evangile pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

Par l’intercession de Marie, que le Seigneur nous donne le cran de parler de Lui avec assuranceà nos voisins, nos collègues, nos copains et copines, nos amis et bienfaiteurs, bref aux foules des rues, des magasins et de l'usine que nous allons retrouveraprès le confinement.Pour cela, commençons par faire l’inventaire (ou la liste) detous ceuxque nous fréquentons depuis des années sans avoir pu les inquiéter un peu au sujet du Christ, par respect de leurs idées, de leur conscience. Pensons-y : nousfaisons les dédaigneux quand on parle des Témoins de Jéhovah qui frappent à chaque porte sans hésiter, mais nous, quels sont nos actes missionnaires ?Comment sommes-nous témoins ? C'est un peu trop commode de répéter qu'on témoigne par sa vie, nous savons bien que parfois l'annonce exige une parole et nous nous taisons.Nous finissons même par ne plus voir ceux qui peut-être attendent notre témoignage.

Par l’intercession de Marie, que le Seigneur nous accorde à tous des yeux d'apôtres, des yeux de Pâques, et qu’Il réalise en nous le renouvellement que nous espérons.